Le vent était contraire... (Mt 14, 24 - Evangile- - 19ème dimanche du Temps de l'Année (A)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 13 août 2017 (12ème année)

19ème dimanche du Temps de l'Année liturgique (A)

 

 

LES TEXTES DE LA MESSE

 

 

            Le vent était contraire...

            (Mt 14, 24 – Evangile)

 

 

            La barque de nos vies est souvent battue par les vagues et le vent contraire. Voyant la force du vent, nous avons peur et nous commençons à nous enfoncer (vv. 24, 30). Quand Dieu se manifeste – car Il se manifestera – vers la fin de la nuit nous croirons peut-être voir un fantôme. Et nous aurons peur. Mais si nous savons entendre sa voix, Il nous dira: Ayez confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !

Il faudra avoir confiance, puisqu'Il nous le demande. Ne demandons pas alors, comme Pierre l'incrédule, qu'Il fasse un miracle, quelque chose d'extraordinaire, pour nous forcer à croire, car la foi est un acte libre. Et Il n'aime, ni qu'on lui force la main, ni les phénomènes extraordinaires dont sont friandes les âmes imaginatives qui cherchent Dieu où Il n'est pas, dans les sens ou les sentiments. Ce n'est pas dans les ouragans, les tremblements de terre, le feu qu'Il se tient, mais dans la brise légère (1 Rois 19, 12 – Ière lecture). Là est la rencontre.

La vérité parle au-dedans de nous sans aucun bruit de parole (L'Imitation de Jésus-Christ, L. III: De la vie intérieure, n°2).

 

Dans le récit de saint Matthieu (mais aussi de Saint Marc 6, 46), il est précisé qu'après la première multiplication des pains (Mt 14, 13-21) qui précède le texte de l'Evangile de ce dimanche (que nous avons lu aussi mardi), Jésus renvoie la foule (v. 22). Il ne reste pas à jouir de son succès, à se laisser congratuler, à serrer les mains, à embrasser les gens, à s'éterniser dans le monde... Il gravit la montagne, à l'écart, pour prier (v. 23). Jésus n'a-t-il pas dit: Quand tu veux prier, entre dans ta chambre (dans ta pièce la plus retirée écrit la traduction liturgique), ferme ta porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret, et ton Père... te le rendra (Mt 6, 6). Il conseille aussi de "ne pas multiplier les paroles comme les païens qui s'imaginent être exaucés à force de discours" (v. 7).

 

Le Seigneur nous soutient toujours, même en marchant sur les eaux, les eaux troubles du monde dans lequel il nous faut bien vivre, mais tant que nous regardons vers Lui. Si on regarde trop le monde, si on se fait complice du bruit, si on se regarde soi-même, alors on commencera à s'enfoncer et on criera: Seigneur, sauve-moi ! (Mt 14, 30).

Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (v. 31). Les mêmes mots que dans la scène de la tempête apaisée (cf Mt 8, 26). Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba (v. 32). Il ne faut pas quitter la barque de l'Eglise, fut-elle secouée de toutes parts par les vents contraires, les creux et les vagues menaçantes; ne pas croire non plus qu'on va "marcher sur les eaux" sans craindre d'être engloutis. Quelle présomption ! Même si le Seigneur veille toujours et si, à notre appel (Seigneur, sauve-moi !), Il accourra et repoussera les dangers mortels.

 

   Souviens-toi, Seigneur, de ton alliance, n'oublie pas plus longtemps les pauvres de ton peuple: lève-toi, Seigneur, défends ta cause, n'oublie pas le cri de ceux qui te cherchent.

  (Introït)

 

                                                                                             Abbé Christian LAFFARGUE.

Publié dans Bulletin dominical

Commenter cet article